Page:Lemonnier - Le Mort, 1882.djvu/95

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nés, sûrement ; et Bast, le plus lâche, se rappelait le catéchisme, avec ses menaces de châtiments éternels. Balt, sombre, la tête dans les poings, tendait les oreilles aux bruits du dehors.

Par moments les arbres battaient le toit, bataillant dans la nuit, et le vent avait l’air de répondre à des huées avec des lamentations longues, sourdes, qui s’étouffaient tout à coup, comme des râles. Des branches craquaient ; des lamentations traînaient dans l’air ; la rafale secouait les tuiles, poussait les fenêtres, heurtait les volets, et subitement un grand silence se faisait entre deux colères, pendant lequel on entendait claquer les dents de Bast grelottant de fièvre et de peur. Quelquefois, il frappait sa poitrine et marmottait des prières, des supplications au mort. Ils passèrent la