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Et Balt sentit en lui une colère contre cette Tonia qui ne lui gardait pas sa chair. Des grossièretés lui montaient à la bouche et il l’injuriait à son aise, tout bas.

Il attendit deux heures, sans bouger, bourrant une pipe par moments et ayant quelquefois à repousser les trois enfants qui se collaient à lui, cherchaient à pénétrer dans ses poches, l’obsédaient de demandes d’argent. Et une fois, l’aîné dit aux autres, en lui tirant la langue :

— Celui-là ne donne rien.

À neuf heures, la mère rentra. Elle avait bu, était de mauvaise humeur, et son corsage mal agrafé, ses cheveux en désordre lui donnaient un air de débauche. Elle se laissa tomber sur une chaise, tira ses jupons sur ses genoux et posa dessus ses deux mains, à plat, en soufflant, éreintée, puis tout à coup