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s’ajoutant aux suintements du dégel, avait déterminé dans la mare mal tassée une désagrégation qui, vers le matin, aboutit à une crevasse verticale et de près d’un pied de largeur. Immédiatement une partie des terres rapportées s’éboula sur le chemin.

À leur réveil, les Baraque firent cette découverte effrayante. Un instant, ils désespérèrent, crurent que le cadavre avait roulé avec la terre sur la route ; et ils demeuraient béants, immobiles, Bast joignant ses mains, comme devant un désastre irréparable.

Ce ne fut que longtemps après qu’ils s’aperçurent que leur peur était vaine ; ils furent pris alors d’une rage et se mirent à rentasser la terre, furieusement, après l’avoir étayée au moyen de perches. Leur crainte du mort s’en accrut. Il fal-