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noircissant à vue d’œil. Alors, Bast à son tour se rua sur lui et tapa son crâne, sa face, ses yeux, à coups de poing, avec une rage qui s’accroissait à chaque bourrée.

Nol, accroupi dans l’âtre, frappait en riant la crémaillère avec les pincettes ; et dans le vent de nuit, dehors, le chien hurla.

L’homme étranglé, il y eut une détente chez les assassins. Balt prit sa tête à deux mains, sombre, étonné de ce qu’il avait fait, et Bast alla à la porte, en proie aux coliques de la peur. Puis ils poussèrent le cadavre sous la table et burent ce qui restait de genièvre. Tous deux s’étaient assis, devenus faibles comme des enfants.

L’ouragan avait grandi.

Un arbre craqua sur le chemin. Balt se leva en sursaut, croyant qu’on venait pour l’emmener, et