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finalement il prit dans le portefeuille une liasse de billets qu’il se mit à compter.

— Une, deux, trois… Trois, deux, trois, quatre… Je n’aime pas les billets, mais c’était plus commode… Cinq, six, sept…

Ainsi de suite. Tandis qu’il comptait, les larges billets s’étalaient, soyeux, comme une chair, comme de la vie, pêle-mêle.

Balt fumait à petits coups, regardant cette fortune. Il dit à Hein, tranquillement :

— Je vous crois, à présent, puisque voilà l’argent !

Bast était blême, claquait des dents, et un tremblement agitait ses mains. Il continuait de sourire, ouvrant la bouche pour parler et ne le pouvant ; et il ne quittait pas des prunelles les billets.

De minute en minute, tous deux