Page:Lemonnier - Le Mort, 1882.djvu/176

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tait avec les mains, faisant peser la lourdeur de son corps sur Bast, plus mince que lui, et mordait, la bouche ouverte, ayant aux dents de la peau arrachée, des lambeaux d’habits, des cheveux.

Des moiteurs rendaient leurs peaux huileuses, sans prise pour les mains par instants, et une viscosité de sang faisait glisser leurs genoux. Les habits s’en allaient par morceaux, découvrant leurs dos, leurs ventres, avec des bouches béantes de plaie ; et tous deux hurlaient quelquefois à l’aide. La Tonia, aplatie contre le mur, dominait ce carnage.

L’escabeau sur lequel était la lampe trébucha en ce moment. Alors la lutte s’acheva dans la nuit.

Elle battait les murs, les lits, les pieds de la table d’un choc continu, avec une effrayante rumeur sourde