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chiens, et la minute d’après, il tressaillait à un craquement de branche dans les arbres.

Tonia seule avait le don de l’apaiser ; elle maniait à son gré cette créature exaspérée, la disciplinant sous ses artifices d’amour et ne perdant pas un instant son but de vue.

La plupart du temps, il se tenait enfoncé dans l’âtre, muet, la tête sur la poitrine ; et elle se moquait de lui, raillant son humeur sombre, sans la comprendre. Ou bien, elle limait ses énergies, le plongeant dans des énervements, pour le préparer aux choses prochaines.

Bast, cependant, avait été pris d’une recrudescence de piété. Tandis que son frère s’enfermait aux heures de la messe, redoutant de paraître à l’église, dans la lumière ruisselante des hautes fenêtres, il s’attardait aux offices, accroupi sur ses genoux