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Il y avait un cabaret à l’entrée du village. Comme il passait devant la porte, il entendit des cris, des bruits de verre choqués, et une voix de femme les dominait, claire, aiguë interrompue par des rires. Des voix d’hommes lui répondaient avec une grosse gaîté brutale.

Balt s’avança, regarda par la fente des rideaux. Autour de la table trois hommes étaient assis et l’un d’eux tenait la femme du tailleur par la taille. Balt serra les poings, subitement pris d’une jalousie et rêvant de la battre, au milieu de ces hommes, et de battre les hommes aussi. Mais les hommes n’étaient pas seuls : il y en avait d’autres aux autres tables, et de rage, il se mordit les lèvres, n’osant pas s’attaquer à tant de monde à la fois. Puis il pensa à entrer, comme s’il passait là, sans rien laisser paraître, pour