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le champ. Ils l’appelèrent. Balt tourna la tête et, les ayant reconnus, vint à eux, inquiet de ce que lui voulait Tonia.

— La mère nous envoie, dit l’aîné ; il n’y a pas de pain à la maison.

Et ils balançaient la tête tous les trois, sifflant dans leurs dents, d’un air déterminé.

Balt haussa les épaules, mécontent.

— Est-ce que j’en peux ? Le tailleur n’a qu’à travailler comme moi.

— Il est dans son lit, il ne travaille plus, reprit l’aîné.

— Bonsoir, fit Baraque.

Et il se dirigea du côté de la bêche qu’il avait plantée dans un sillon. Les enfants le suivirent, enfonçant jusqu’aux chevilles dans les mottes retournées ; ils avaient pris une voix chevrotante et demandaient du pain, interminablement.