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Et tout ce que nous ferons, nous le ferons désormais dans la plénitude de notre conscience.

Je m’aperçus alors que je parlais comme si déjà antérieurement nous avions décidé de ne plus séparer nos destinées. Cependant elle ne m’avait rien dit jusque-là qui pût me laisser croire qu’il y eût entre nous autre chose que la sympathie éveillée de nos malheurs mêmes. Nos âmes jamais n’avaient franchi les limites du mystère qu’elles étaient l’une pour l’autre ; elles s’étaient avancées jusqu’au bord de nos lèvres et ensuite elles étaient rentrées dans la maison secrète où elles vivaient solitaires.

Fréda ne me regardait plus : ses yeux, perdus devant elle, semblaient fixer moins un point de