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après la réclusion affligée des salles. Le musical tintement de la girande leur versait une joie de délivrance, un espoir infini de guérison comme s’ils entendaient en eux-mêmes monter toujours plus haut le jet d’eau gracieux, la claire fontaine de vie. N’étais-je pas, moi aussi, un malade blessé aux fibres profondes ? Je n’espérais rien de la vie et j’espérais tout de Fréda : elle était pour moi un jardin bien plus délicieux que celui qui rafraîchissait ces âmes douloureuses. Une source ne cessait de s’y épancher et cette source était ses charités vivantes.

Un jour, comme je m’étais arrêté sous le châtaignier, elle apparut sur la porte. Elle n’était pas seule ; elle soutenait par le bras une jeune femme rongée d’un mal horrible