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chevet des malheureux, régla ainsi les mouvements de ma vie. Elle avait cessé de vivre pour elle et vivait pour l’infortune des autres. Elle parut avoir renoncé à la vie pour mieux la transmettre à ceux qui en étaient dénués ou manquaient des énergies nécessaires à la prolonger. Elle était l’image même du secours et de la persévérance dans les voies de la miséricorde.

Elle prit bientôt assez de confiance en moi pour me révéler la loi qu’elle s’était faite de ne perdre aucun jour sans approcher de la Sainte-Table des communions fraternelles. Elle parlait de cela simplement, avec une humilité qui était comme la pudeur de ses charités. Peut-être ne m’en eût-elle rien dit si, en me les révélant,