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VI


Ces mouvements de ma sensibilité nouvelle, déterminés par des faits d’apparence menue, maintenant suffisaient à ma vie. Celle-ci eut un axe et se mut au rythme plus large de mon cœur. Je sentis que je pourrais vivre pour elle, en vivant avec elle pour les autres ; et nos deux existences n’étaient plus séparées, mais se trouvaient rapprochées dans la charité et l’idéal. Fréda me revenait dans le temps où j’avais oublié que nous avions souffert l’un par l’autre, où mûri par d’anciennes douleurs, j’avais dépouillé l’âme orageuse