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tance de son bienveillant et un peu malicieux sourire.

Fréda, au bout d’un petit temps, révéla la présence d’esprit d’une femme qui sait dissimuler sans cesser d’être sincère. Elle se mit à son tour à sourire et leur dit :

— Il n’y a là rien d’étonnant. Le docteur m’a connue quand j’étais encore jeune fille.

Une situation spécieuse se dessina ; j’insistai discrètement :

— Mais oui, Mme  Darbois n’est pas tout à fait une inconnue pour moi.

Un charme de connivence régna, l’aimable jeu d’une entente entre deux personnes qui subtilement voilent sous un badinage léger le secret d’une ancienne douleur. Je croyais encore qu’à la faveur des années, la prescription de l’oubli