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douceur ; peut-être il me disait : Tout est consommé. Et puis elle disparut sous la porte. Ô Fréda, pensais-je, je t’ai perdue encore une fois, toi que j’espérais retrouvée.

Nous nous revîmes le samedi suivant : c’était le jour de ses miséricordieux offices. Ses yeux n’exprimaient aucun sentiment qui se rapportât à notre mélancolique et cher entretien. Je crus n’y lire que l’indifférence et la froideur. Elle parut regretter de s’être un instant abandonnée. Et moi-même je ne ressentais plus que de la gêne auprès d’elle.

La vie une brève minute avait touché du doigt nos cœurs morts et puis s’en était allée par les jardins, sur les pas de Fréda ; ni l’une ni l’autre n’étaient plus revenues ;