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dureté du banc. Un vent léger souleva ses cheveux. Je m’aperçus que leurs racines étaient blanches. De nouveau elle me sourit, elle me dit sans tristesse :

— Ils étaient plus noirs autrefois.

Et avec une grâce de pudeur, chaque fois que soufflait le vent, elle les égalisait du bout de ses doigts.

Alors une grande mollesse me monta du cœur.

— Fréda !… Fréda ! lui dis-je, est-ce que cela n’est pas une chose étrange ?

Je n’osais lui prendre la main. Elle regardait devant elle, dans le vide. Et nous demeurâmes un long moment sans échanger de paroles.

Il y eut un temps où je restais