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trement la vérité de notre vie nouvelle. Il me semblait que nous avions fait acte de créatures libres en nous affranchissant d’un simulacre de sanction sociale qui est le pire des mensonges s’il ne s’applique qu’à deux êtres disposés à ne point le respecter, et la plus vaine des conventions si, au contraire, ils sont résolus à vivre dans la pensée que le mariage ne réside pas dans une simple formalité toujours éludable, mais dans la plénitude de l’harmonie entre deux âmes complémentaires. J’étais, en pensant ainsi, plus près moi-même de ma conscience.

Le temps n’a fait que fortifier ces sentiments. Il a consacré la beauté d’une vie qui s’est partagée entre les autres hommes et nous ; nous ne cessâmes pas de les