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pensée intime : elle est admirable si on la rapporte au sentiment de vérité qui s’appuie sur l’infrangibilité des puissances de l’amour. Fréda avait gardé la foi religieuse. Elle était pieuse sans rigorisme ; elle pensait qu’un juge suprême absout ou condamne les mouvements de l’âme. Un jour elle m’avait dit : « Chacun de nous conçoit Dieu selon sa nature. Il suffit que nous l’adorions suivant les forces qu’il a mises en nous. »

En acceptant de recommencer avec moi la vie, je ne pus douter qu’elle n’eût écouté le commandement de Celui qui était son conseiller constant. Mais moi qui voyais dans l’homme un dieu vivant qui ne prend conscience que de lui-même, j’étais porté à ressentir au-