Page:Lemonnier - Le Bon Amour, 1900.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fondes de l’être. Même au temps de sa grande beauté, elle n’avait pas eu des yeux plus clairs. La limpidité qui en rendait les globes translucides n’avait pour moi d’équivalents que certains regards d’enfant, vertigineusement frais et lavés d’innocence.

Cette pureté de ses yeux grandit encore à mesure que les ans passèrent ; elle sembla s’illuminer d’une lumière qui déjà n’était plus terrestre. Et cependant je ne pouvais douter qu’elle n’eût gardé cette splendeur harmonieuse des formes qui avait exalté mes démences. Ses gestes étaient plus lents seulement, d’une douceur qui faisait glisser de la caresse sur tout ce qu’elle touchait.

Ma Fréda ne devait pas cesser d’être belle sous la neige de ses