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L’ardente chair alors me consumait comme un flambeau qui brûle sans éclairer. J’avais demandé à Fréda des plaisirs que sa nature sérieuse et pure n’avait pu m’octroyer. Mes fautes étaient nées de ce désaccord entre mes sens et cette âme un peu silencieuse qui se défendait des souillures du mauvais désir. À présent il nous semblait que nous étions entrés dans une contrée élyséenne que ne dévastaient plus les orages terrestres. C’était celle des créatures soustraites aux épreuves de la vie et qui ont mérité de goûter une joie harmonieuse après de dures traverses.

Une lumière charmante montait de ses regards et rafraîchissait les miens. Elle avait dissipé mes ténèbres et épanouissait sur mes pas