Page:Lemonnier - Le Bon Amour, 1900.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment pour la misère du monde si l’offrande du cœur ne l’accompagne, s’il ne prend dans l’amour la force de réaliser le miracle de la multiplication des pains. Et à présent, j’admirais la pauvreté de Fréda, et cependant je restais sans force pour m’égaler à la plénitude de ses miséricordes.

Elle m’écrivait souvent pour m’appeler au lit des malades dans les quartiers dénués où veillaient ses providences. Or, un jour, en pénétrant dans un sombre logis, je la revis sans que rien eût été concerté entre nous pour amener cette rencontre. Elle me tendit la main et elle avait gardé la jeune émotion de visage qu’elle eut la dernière fois que nous allâmes ensemble sous l’arbre.

C’était de nouveau le printemps,