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complique l’ordre simple des événements. Fréda un jour était venue dans cette maison ; il sembla que je n’y fusse entré moi-même que pour la retrouver, et en ce temps j’avais presque oublié Fréda ; et ensuite ce fut comme si je n’avais jamais cessé de penser à elle. Rien n’eût pu empêcher que nos orbes ne finissent par se rapprocher et tout s’accorde comme la gravitation cadencée des sphères, comme le retour harmonieux des saisons. Nous nous étions mis à marcher à petits pas dans le renouveau de notre vie ; et chaque pas était immense, allait d’un horizon à l’autre.

J’ignorais la vie de Fréda pendant le temps qu’elle demeurait éloignée de moi ; je savais seulement que sa vie était belle comme