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saient et lui cachaient quelque chose. Et la table, les fleurs du tapis, l’étagère aux livres, le lit étroit sous sa dalmatique fleur-de-pêcher ne sont plus les mêmes… Tout cela subitement si triste, si reculé dans le passé, avec l’air de reproche des choses déjà oubliées ! Oh ! à présent, elle voudrait être seule, rien qu’une minute, les toucher, ces chers vieux objets restés frémissants de sa vie et qui, elle partie, ne seront plus que des reliques, faire ses adieux aux livres aimés, baiser l’oreiller où elle rêva le premier rêve d’amour… Et, tout à coup, elle s’aperçoit que les draps ont été retirés.

Alors la crise, longtemps retenue, éclate : il lui vient les larmes du vrai départ, de la définitive séparation. Elle ne couchera plus