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rangée de grandes vitres froides, derrière lesquelles se reculait la mort des chambres.

Le petit coupé attend ; son caisson est duveté de neige ; le cheval s’impatiente et fait sonner ses gourmettes. À peine les passants prennent attention à ce cocher rentré en boule sous ses fourrures. Pourtant il est là, dans son attitude de personnage muet, comme une figure du destin. Jamais la petite mariée n’oubliera la minute qui suivra, le coupé dans la neige, le claquement de la portière retombant sur sa gêne de petite femme toute neuve, frileusement blottie au fond des capitons.

Les ombres là-haut défilent et s’agitent avec des airs de pavanes et de madrigaux. Les flocons, comme des plumes de cygne, dan-