Page:Lemonnier - Le Bon Amour, 1900.djvu/115

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nion. Ce sont les deux âges de sa vie où la blancheur de sa robe apparaît réellement symbolique de son état de pureté, et elle s’y manifeste comme détachée de la terre avec un visage qui, même chez les plus laides, s’illumine d’une grâce spirituelle.

Toute pâle et frémissante sous ses satins d’argent, ma jeune parente m’évoqua les petites vierges des triptyques après la visitation de l’Ange. Elle ne parlait pas et demeurait comme perdue dans un songe, ses mains sur la table, ses longues mains fines auxquelles le prêtre venait de passer l’anneau.

La gaîté des convives bientôt monta ; mais à mesure qu’elle devenait plus bruyante, moi qui m’étais abstenu de vin, je me prenais à repenser à l’heure de ma vie où,