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faisait avec les germes de la mort la substance de la vie nouvelle.

— La mort, Fréda, lui dis-je, n’existe pas. Et tout renaît, tout est métamorphoses. Le flot pousse le flot vers les rivages d’éternité.

D’intimes effusions montèrent à nos yeux, s’emplirent de la rosée des grandes joies silencieuses. Et l’infini s’était révélé. Elle m’avait abandonné sa main et je la retenais entre les miennes.

Fréda, dans cet instant prophétique, m’apparut très haute et lumineuse, avec des doigts de mystère et qui avaient touché au mystère pour en faire jaillir la connaissance. Elle était comme la vestale qui souffle avec la bouche sur le feu de l’amour et de la vie. Elle fut elle-même le symbole divin du miraculeux recommencement des