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l’hallali

valu un ami : le maître d’école lui donnait deux fois la semaine un peu d’instruction. Douchamps était un cœur simple, doux et résigné qui avait accepté de souffrir parmi des êtres cupides et bornés. Pluie ou beau temps, ce fut pour Michel une joie d’enfiler le long ruban de route qui menait au village ; il y avait là près de l’école une petite maison fleurie d’une glycine où il était toujours attendu. Le soir tombé, les livres demeuraient sur la table, ouverts à la page où tous deux les avaient laissés et l’instituteur l’accompagnait un bout de chemin. Quand Michel, dans ce vieux logis humide, était pris par la fièvre, c’était lui qui venait, les livres dans ses poches. Jaja aussi aimait ce grand garçon gauche qui ne se moquait pas d’elle, comme les petits vachers de village.