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l’hallali

magnanime bat sous cette sacrée écorce-la ! Allez, c’est bien l’ancêtre ; et je m’y connais en hommes, vous savez.

Il ajouta cérémonieusement :

— Mademoiselle Sybille de Quevauquant, appelez votre père.

Jean-Norbert arriva, timide et sournois, les yeux de côté, n’osant tout de suite les lever jusqu’au visage paternel. Mais, encore une fois, le prêtre s’entremettait et joignant leurs mains entre les siennes :

— Que la paix soit entre vous ! Dieu le veut.

— Bon ! n’en parions plus, dit le vieux rudement. Seulement, mon fils, sois plus respectueux à l’avenir.

Jean-Norbert, sans répondre, baissa la tête vers cette main qu’il avait gardée dans la sienne et qui, ayant semé la ruine et la dévastation, semblait, dans le rouge de la jaquette de chasse, la main de la mort habillée d’écarlate. Sybille, toute raide, la bouche serrée, regardait de ses yeux froids la réconciliation. Barbe, d’aise, larmoyait en essuyant les cartes l’une après l’autre avec son mouchoir.

Un léger tumulte de voix vint par la porte. C’étaient Michel et Jaja qui se pressaient au-devant du curé et lui demandaient sa bénédiction. Derrière eux, avec son museau pointu de musa-