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LVI’HALLALI

retroussait les lèvres. Et voilà que subitement elle levait la paupière et l’apercevait devant elle, avec les mêmes yeux qu’il avait eus en lui parlant du renard. Ce fut une lutte : il dut se défendre contre les ongles dont elle le déchirait à la volée. Lui, soufflait comme un jeune taureau, continuant à lui déchirer les cuisses. À la fin elle poussa un grand cri : elle crut qu’elle allait mourir et elle bramait doucement :

— Quoi que je t’ai fait ? Quoi que t’as contre moi ?

Simplement, il haussa les épaules.

— Ben quoi ! c’est comme ça.

— Ah ben, tout de même.

Et elle riait et pleurait.

Il se mit à arracher une branche de coudrier et il la pelait en la regardant de côté. Alors seulement elle s’apercevait qu’elle était restée à terre comme il l’avait laissée, les jambes nues, et très vite elle se couvrait, soudain honteuse. Elle ne savait pas qu’il regardait parfois sous son penaillon de robe. Sa pudeur amusa le gars.

— T’y as passé, c’est pas la peine ! fit-il cyniquement.

Et à présent il sifflait, indifférent, continuant à peler le rameau, comme si rien n’était arrivé. Tout d’une fois, elle fut debout et avec une vraie fureur elle se jetait sur lui et le battait, mais