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Un claquement de ferrures résonna dans la cour et elle se frappait aussitôt le front.

— Doux seigneur ! où avais-je donc la tête ? T’effraie pas, c’est ce bon m’sieu Lechat qui est là avec ses chevaux, pour nous emmener faire un tour. J’crois bien qu’il en tient pour toi, ma belle !

Sybille eut un geste d’impatience.

— Je n’irai pas.

— Que tu n’irais pas ! Ah ! ma fille, ça ne serait pas honnête de ta part ! Non, tu es de mon sang, tu ne voudrais pas mettre ta vieille mère dans cet embarras.

Sybille, distraite, le regard perdu, se passait les mains l’une sur l’autre, d’un geste machinal.

— Rien qu’un tour de promenade, ma fille. Fais cela pour moi, supplia Barbe, désolée.

Alors Sybille paraissait s’échapper d’un mauvais songe.

— Oh oui ! de l’air, de l’air ! fit-elle en tordant ses poignets.

Elle se jeta dehors sans chapeau, les cheveux défaits, et courant au petit homme qui, patiemment, promenait ses bêtes pour amuser leur feu, elle criait :

— Monsieur Lechat ! Monsieur Lechat ! Ah ! tenez, vous venez dans un bon moment !

Firmin Lechat, en veston de drap mastic et