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On ne pouvait hésiter qu’entre David et Gros, et une lettre de Bertin au peintre Fabre nous apprend que tous deux s’agitaient beaucoup pour faire attribuer aux Sabines le prix de peinture historique, à Jaffa le prix de peinture nationale. Mais la commission, assez hostile à David, avait décerné le premier prix à Girodet pour les « sujets d’histoire », et n’avait classé les Sabines qu’au second rang. Il n’était pas possible d’écarter entièrement des plus hautes récompenses celui qu’on appelait le Réformateur de la peinture, et de le classer après son élève Gros, alors qu’on l’avait déjà classé après son élève Girodet. On attribua donc le Prix au Sacre, et de là viennent peut-être les termes assez embarrassés du jugement à propos des Pestiférés de Jaffa et de la Bataille d’Eylau.

Gros cependant rencontra l’occasion de donner des gages au classicisme et de revenir à ce qu’on appelait autour de lui le grand art. L’Empereur, qui s’attachait à restaurer certains monuments célèbres de l’ancien régime — encore une manière d’en prendre possession, — avait décidé de rendre Sainte-Geneviève au culte et de restaurer ou plutôt de terminer l’édifice. En 1813, l’Exposé de la situation de l’Empire dira : « L’église de Sainte-Geneviève, celle de Saint-Denis, le palais de l’archevêché et la métropole sont restaurés. Des 7 500 000 francs affectés à ces édifices, 6 700 000 sont dépensés ; 800 000 francs termineront cette année tous les travaux. »

En 1811, la direction des arts confia à Gros la décoration de la calotte supérieure de la coupole de Sainte Gene-