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ration s’épuise bientôt, et la raison, qui étend son empire sur les actes eux-mêmes, vient ensuite examiner la conception du sujet, l’ordonnance et jusqu’aux détails d’exécution… Les grands tableaux que ce peintre a exposés, depuis celui de l’Hôpital de Jaffa, ont essuyé des reproches sous ce rapport et ont même donné des craintes. » Le Breton ajoute, il est vrai, que Gros a le droit de prétendre au plus haut rang, qu’il a un avantage presque unique aujourd’hui, la puissance des moyens nécessaires pour exécuter les plus grandes compositions ; il ne le discute pas moins, dans des termes d’ailleurs singuliers. Et il n’a, par contre, que des éloges pour la Psyché ou les Trois âges de Gérard[1].

La commission chargée en 1809-1810 de décerner les Prix décennaux ne fut favorable à Gros qu’avec des restrictions. Nous avons dit que les sujets à présenter étaient divisés en « sujets d’histoire » (classiques) et « sujets honorables pour le caractère national ». Dans cette seconde catégorie figuraient l’Empereur saluant des blessés ennemis, par Debret, l’Allocution de l’Empereur à ses troupes, par Gautherot, le Maréchal Ney et les soldats du 76e de ligne retrouvant leurs drapeaux dans l’arsenal d’Insprück, par Meynier, l’Empereur recevant les clefs de la ville de Vienne, par Girodet, le Tableau du Sacre, par David, la Peste de Jaffa, la Bataille d’Aboukir, et la Bataille d’Eylau, par Gros.

  1. Le Breton, Rapport sur les Beaux-Arts, 1808.