Page:Lemonnier - Félicien Rops, l’homme et l’artiste.djvu/189

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans son œuvre sous le titre : Aux Folies-Bergères, une Mélusine de trottoir, une Joconde de bar, pure essence diabolique au geste félin, aux lignes irritées et souples dans le mouvement tournant des épaules et du buste, avec l’ensorcelant sourire d’un visage fardé, prometteur des plus damnables délices.

À Paris, Rops dîne ou déjeune au café Larochefoucaud où il trouve Degas Duez, Dupray, Gervex, Jourdain, Cormon. Au Café Guerbois, boulevard de Clichy, il se rencontre avec Manet, Hepp, Barbou, Salmson. Quelquefois il passe la soirée chez Charles Hugo ou bien à l’ambassade belge, ou bien chez M. Camille Blanc. Munckaczy, Zichy, de Neuville lui arrivent en visite à l’atelier et lui « commandent de la peinture ». Il fait du pastel, de la gouache, de l’aquarelle, un peu de tout à la fois. « J’emploie ce qui me plaît. » Nais surtout il fait l’art qui, à son gré, est l’expression de la vie actuelle. Ce sont les années de la Tentation, de l’Attrapade, qu’il appelle l’Attrapage, de Pornocrates.

Sa fine silhouette nerveuse s’aperçoit dans tous les lieux de plaisir, de sport, de travail, de fièvre humaine : il est un des passants signalés des milieux intellectuels et des endroits de folie. Il a l’immense curiosité de son