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l’autre n’étaient fâchés contre Dieu, maître des hommes et des choses. La Loi éternellement tire le fruit du fruit et les races des races : mais ils ne comprenaient pas la Loi et seulement ils se courbaient, soumis sous la volonté qui mettait la Loi en eux.

Or, ils souffrirent cruellement dans leur chair pour cette abondance de bénédictions ; Tys, pendant un long temps, n’emporta plus que des pains d’une livre et trois quarts de livre ; et il en emportait trois uniquement, laissant le quatrième à la faim croissante des siens ; et déjà les trois aînés mordaient dans la nourriture avec des dents de jeunes loups. Ka, de son côté, multipliait son labeur afin que le champ, plus remué, rapportât davantage ; et elle se retirait le pain de la bouche de crainte que les petits ne vinssent à en manquer ; et, ses flancs étaient devenus maigres comme ceux d’une brebis épuisée. Aucun des deux, toutefois, ne se lamentait vers le Seigneur ; de même que les animaux et la terre donnent inépuisablement leur sève et leur sang, sans que