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mentation des choux. Guenilleuse, une courte jupe aux hanches sous le casavet sans agrafes bombant aux pommes de sa gorge, – et jusqu’à seize ans couraillant par les chemins, ses rouges cuisses presque à nu sous le retroussis des coups de vent, les boutons de ses seins fleurissant par la bayure de la serpilière, – à peine maintenant, ses dix-huit printemps révolus, elle s’avisait du secret commandé à la chair. Comme un jour, sans vergogne pour les voisins, elle chassait – ses cottes hautes – parmi ses lombes bubelés d’ampoules une tenace vermine, un sabot que du seuil lui lança la Nou, en même temps que ricanait la huée d’un valet de labour dans l’enclos prochain, l’incita à désormais celer sa nudité.

Telle la sauvageonne avait poussé, indolente et un peu simple, jachère que le soc n’avait pas fouie et où aucune semence, hors la graine de nature, n’avait pu lever. Ouvrière sans entrain, les mains ballantes au long de ses hanches, c’était chaque jour pour