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un ami d’enfance d’Angeline, le fils d’une sœur du père Roland – ficelé dans une redingote qui lui dessinait joliment la taille, s’était mis à la boutonnière une rose, pommée et drue comme un cabu.

Ce Dujacquier – Léon – était un ami d’enfance d’Angeline. Ensemble, à la ferme, ils avaient gaulé les grenouilles, chablé les noix, saccagé l’espalier, mené paître les chèvres et les vaches. Au temps de vacances, la maman régulièrement leur expédiait, avec ses vieilles nippes nouées dans un quatre-nœuds, le garçonnet, d’une pousse anémiée et débile. Même en des jours d’épanchement, – les jours où Roland encaissait de fructueuses recettes, – les parents avaient convenu de les marier. Mais un matin, dans une haie, on les avait surpris polissonnant, Léon, braies basses, très attentif à la pubescence de sa cousine.

— Ah ! gringalet, s’était écrié le père Roland, paraît que t’as le goût des pommes vertes. Fais ton paquet. On t’apprendra à marauder dans la famille.