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pel, son mari, mais bien la matrone, la grosse Ursula Slype ; et, vers le matin, l’enfant poussa son cri ; et il fut appelé Nant, en mémoire du père de Tys, qui s’appelait de ce nom.

Le lundi suivant, Tys Poppel repartit pour la ville, comme à son ordinaire : il était arrivé le samedi ; il avait longtemps embrassé sa femme et son nouveau-né ; le lendemain, dimanche, il avait écouté deux messes, le cœur reconnaissant, bénissant le Seigneur pour cette fructification de son champ ; et toute l’après-midi, ensuite, il avait laissé éclater sa joie en buvant et en chantant, si bien que le soir des camarades l’avaient ramené ivre. Et Ka lui avait fait une place dans son lit, disant :

« Mon Tys, à force de bonheur, est devenu pareil à un enfant ; et je veillerai sur lui comme je veillerai aussi sur mon autre enfant ; et tous deux sont à présent comme les deux moitiés de moi. »

Puis à l’aube, Poppel, le bon père, s’était levé ; il avait promené Nant dans ses bras ;