grand sourire immobile qui les remuait. Mais tout à coup les cloches sonnèrent pour la sortie de la procession ; de la cuisine Pouillette les avertit qu’il était temps de se préparer ; et en effet les cantiques leur arrivaient de loin, très doux, comme une musique émanée de leurs chairs désirantes. Alors il l’attira dans ses bras, lui mangea la nuque voracement ; un frisson la secouait ; elle se rejeta de côté, avec un souffle léger.
— Pas maintenant !
Et derechef la voix de la servante monta ; jamais ils ne seraient prêts pour quand la bannière passerait. Qu’est-ce qu’ils avaient donc à s’attarder comme ça ? Cette clameur réveilla Ladrière : il se frotta les yeux, regarda Bellotte et le cousin, très graves, en place, les mains sur la table ; et d’un coup se remettant sur pieds, grasseya :
— En v’la une affaire ! J’crois qu’j’ai pioncé… T’as pas dû rigoler, cousin ? Ma femme, c’est pas pour lui dire des sottises, mais y a des fois quelle est pas farce du tout.