Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.

n’étaient pas libres de vivre ensemble, puisque l’Éfant ne pouvait plus consommer l’œuvre charnelle et que Grosse-Tiesse le remplaçait jusque dans le travail de l’engendrement ?

Mais le pasteur, esprit droit, tonna derechef, ameutant les représailles autour de leur infamie ; et quelques paysans, rebutés autrefois par Flavie, organisèrent un charivari, par jalousie contre Dor. Jusqu’à minuit, pendant plusieurs jours, les trompes cornèrent, les casseroles furent frappées à grands coups de bâton, des sifflets stridaient sans répit ; et le matin, régulièrement un mannequin de paille était vu brandillant au bout d’une perche, devant leur huis. Ils ne bougèrent pas, cois sous les draps tout le temps que dura le bacchanal ; et, le dimanche suivant, au cabaret, Grosse-Tiesse, narquoisement interrogé au sujet du tapage nocturne, déclara qu’ils avaient dormi et n’avaient rien entendu.

Leur indifférence apaisa les esprits ; il se trouva des gens qui leur donnèrent rai-