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VIII


Ce fut le temps des suprêmes délices de l’été. Le héron n’avait pas encore passé, toute la terre fleurissait d’or et de soleil, comme les éclats vermeils d’une meule tourbillonnante. Il vint de lourdes et anxieuses après-midi, où près de la source nous ne pouvions goûter la fraîcheur. Des soifs d’amour inconnues nous tourmentèrent. « N’y a-t-il rien, me disait-elle, cher homme, que je doive savoir encore ? Je suis malade d’ignorer l’apaisement à un secret mal délicieux que je ne puis exprimer. » Elle se roulait sur l’herbe comme une bête blessée