ademoiselle Hélène Vacaresco est née à Bucharest,
le 3 octobre 1866, d’une famille ancienne qui déjà, en
plusieurs de ses membres, avait joint à ses autres illustrations la
renommée des lettres et de la poésie. Soit par cette hérédité, soit par
une grâce fortuite, Mlle Vacaresco a reçu le don, et elle l’a
manifesté de très bonne heure : son recueil de vers, intitulé bien à propos
Chants d’Aurore, a paru en 1886, quand l’auteur atteignait à peine sa
vingtième année. Née et élevée en Roumanie, trouvant des traditions
littéraires dans sa famille, elle a préféré notre langue pour dire ses rêves :
ce choix indique la proche influence du génie latin chez une roumaine, et
aussi le prestige de notre littérature, que les poètes français lui sont
reconnaissants d’avoir si bien senti. Venue d’un pays, lointain du moins par la
distance, Mlle Vacaresco n’est pas du tout étrangère aux formes que
revêt notre poésie dans le moment actuel ; elle connaît et accepte toutes les
exigences d’une prosodie qui ne fut jamais plus rigoureuse. Elle ne s’y
soumet d’ailleurs que pour mettre mieux en relief une originalité déjà très
vive. Qu’ils fassent résonner en français des chansons roumaines, écho
d’une histoire tourmentée et guerrière, ou qu’ils peignent, avec des nuances
douces et tendres, des tableaux d’intime bonheur, semblables à des pressentiments plutôt qu’à des souvenirs, les Chants d’Aurore sont pénétrés
de la plus évidente qualité poétique, l’inspiration.
Ce volume a été édité par A. Lemerre.