é à Bar-le-Duc, le 27 novembre 1859, de souche paysanne,
M. Jules Forget doit à son origine d’avoir, dès son enfance,
vécu en contact intime et fréquent avec le milieu campagnard du
Barrois. Ses vacances de collégien se sont passées au village, à courir les
champs et les bois et à organiser ces tendues aux petits oiseaux, chères
aux Lorrains, et qu’un des leurs, Toussenel, tendeur repenti sur le tard,
vantait comme une école incomparable de sens pratique, de courage et
d’ingéniosité. De là un goût marqué pour le plein air et les choses de la
nature, goût que M. Forget put satisfaire à souhait dans les fonctions de
forestier dont il a librement fait choix, et qui, des bois de la plaine
bressane, l’ont ramené dans le pittoresque pays d’Argonne, aux forêts profondes entrecoupées d’étangs et de défiés. C’est à Sainte-Menehould où
il était alors garde-général que, de 1885 à 1886, M. Forget écrivit ses
poésies forestières, réunies sous le titre d’En plein Bois (1887), et
dédiées au grand paysagiste lorrain, au poète forestier par excellence, enfant lui-même du Barrois, M. André Theuriet.
Le recueil de vers de M. Forget a été publié par A. Lemerre.
Toute droite, comme un sillon blanc, la tranchée
S’enfonce au cœur du bois, d’anémones jonchée,