eux dont le court destin doit borner la jeunesse
À la fuite de quelques jours
Ont souvent des yeux doux dont le regard caresse,
Diamants qui seraient velours !...
* *
Clairs et troubles pourtant comme un flot trop profond,
— Ciel renversé tout plein d’oiseaux,
Où, las de traverser les eaux,
Le soleil absorbé se disperse et se fond, —
Ces yeux inquiétants des êtres condamnés,
Vos yeux timides, vos yeux fous,
Vos grands yeux turbulents et doux,
Si bleus quand vous viviez, la Mort les a fanés !
Si bleus, ma chère amour, ah ! que je les aimais,
Limpides sources de clarté,
Comme en ses jours de pureté
L’azur nouvel éclos des avrils et des mais !
Ouvrant sous les cils d’or leurs corolles de fleurs,
Parmi la moisson des cheveux,
C’étaient comme des bleuets bleus
Qu’une rosée à peine eût humectés de pleurs.
Si bleus quand vous viviez, la Mort les a flétris,
Ces yeux, ces chers yeux fleurissants,
Que j’ai fermés et dont je sens
Peser encor sur moi les regards défleuris !