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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.

OISEAUX DE TEMPÊTE

Quand la mer esc douce aux régates,
On n’y voit que des goélands,
Qui planent, paresseux et lents,
Chatoyants comme des agates.

Les poissons morts et les morgates
Vont à ces pêcheurs indolents.
Mais il faut l’orage aux élans
Des albatros et des frégates.

Car, pour ces fous, la volupté,
C’est de fouetter le vent dompté
Et la vague qui se démène.

Ainsi les grands cœurs arrogants
Ne sortent de la foule humaine
Qu’aux heures troubles d’ouragans.

(La Mer)

HALLALI

Ô gouttes de mon sang, voilà donc votre histoire
Et les chansons que vous chantez !
Va, sang de mes aïeux, vieux sang blasphématoire.
Sang des gueux, sang des révoltés,
Tes leçons dans mon cœur ne resteront pas vaines,
Brave sang toujours en éveil