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ÉMILE AUGIER.

Ton destin sera moins vulgaire.
Et tu seras le reliquaire
De mon cœur et de mon cerveau.

J’emplirai tes mailles de soie
De mes vers les plus parfumés,
De ces confidents bien aimés
Que nous ne voulons pas qu’on voie,
Car dans leurs plis sont notre joie
Et nos désespoirs enfermés.

Et, quand l’âge, glaçant la source
De la joie et de la douleur,
Laissera languir sans chaleur
Mon âme à la fin de ma course,
Je t’ouvrirai, petite bourse
Qui tiens l’épargne de mon cœur.