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AUGUSTE VACQUERIE.


La nature alors parla :
« Oui, c’est vrai, l’herbe qui l’a
            Arrachée,
La douce proie, au trépas,
Oui, c’est l’herbe que tu m’as
            Reprochée.

« Un peu de son suc ami
Refait de l’enfant blêmi
            L’enfant rose ;
Mais il faut savoir comment,
Et l’apprêt, et le moment,
            Et la dose.

« Il faut savoir ! C’est le mot.
Je vous aime, mais il faut
            Que l’on m’aide.
La science, elle, m’absout.
Hommes, rien n’est poison, tout
            Est remède.

« Tout est bon pour le savant.
La même plante est, suivant
            L’occurrence,
Le meurtre ou la guérison.
Il n’existe qu’un poison,
             L’ignorance. »




LEUR MARIAGE




Ainsi, c’était pour lui que tu venais au monde !
C’était pour lui ta grâce et ta beauté profonde
                   Et les dons par monceau