Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t2, 1887.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.
47
AUGUSTE VACQUERIE.

Et chante en mordant sa fleur.
… Qu’as-tu donc ? Quelle pâleur
            A ta joue !

Tout à coup on voit l’enfant,
Livide et comme étouffant,
            Bouche amère,
Sueur au front, se rouler
Et, frissonnant, appeler…
            Pauvre mère !

Dépêche-toi d’accourir
Pour voir ton enfant mourir !
            Le cher être,
Qui, lui, n’était pas méchant,
Ne soupçonnait pas qu’un champ
            Est un traître.

Cette herbe était un poison.
Quel vide dans la maison !
            Ah ! nature !
Ah ! tes produits, les voilà !
Création qui hais la
            Créature !





Un autre petit enfant,
Livide, et comme étouffant,
            Bouche amère,
Sueur au front, s’affaiblit…
Demain on fera son lit
            Dans la terre.