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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


Oh ! le mois des doux vers ! oh ! le mois des églogues,
Où les amants pensifs vont les bras enlacés ;
Le mois des chants joyeux, des tendres dialogues ;
Oh ! le mois des amants ! oh ! le mois des baisers !

Le mois où l’air est plein de senteurs parfumées ;
Où dans les bras de Dieu la nature s’endort,
Tandis qu’au souffle ardent des brises embaumées
Chaque fleur en son sein berce un insecte d’or.

L’amour, c’est le printemps ! En moi, chaste mystère,
L’hiver n’existe plus, le printemps est vainqueur.
Décembre peut flétrir et dépouiller la terre,
Avril, le doux Avril, règne seul en mon cœur !