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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.

Et notre avoir tient tout entier
Sur les fameux châteaux d’Espagne.
Le rêve est notre seul banquier :
Notre bourse, c’est la campagne.

Nous tenons deux bons intendants,
Le caprice et la fantaisie.
Toute pomme s’offre à nos dents.
Nous tenons deux bons intendants,
Ils ouvrent à nos yeux ardents
La mine de la poésie.
Nous tenons deux bons intendants,
Le caprice et la fantaisie.

Nos intérêts sont bien payés
Quand nous plaçons de la tendresse.
Pauvres cœurs trop vite effrayés,
Nos intérêts sont bien payés
Dans les parcs aux sentiers frayés
Par quelque brune chasseresse.
Nos intérêts sont bien payés
Quand nous plaçons de la tendresse.

S’il connaissait notre bonheur,
Rothschild jalouserait Lazare
Drapé dans son fantasque honneur,
S’il connaissait notre bonheur !
La Muse nous dit : « Monseigneur ! »
Nous passons fiers comme Pizarre.
S’il connaissait notre bonheur,
Rothschild jalouserait Lazare !

(Poésies Parisiennes)