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ANDRÉ LEFÈVRE.



III


Tout ce qui vit caché veut essayer sa force.
La sève de la vieille écorce
Jaillit en rameaux blonds.
Les blés courts, déjà verts, jeune armée éclatante,
Semblent frissonner dans l’attente
Sur le dos des sillons.
Les ailes, de leur tombe ont ébranlé les portes ;
Éclatez, chrysalides mortes,
Lâchez les papillons !


IV


Le timide zéphyr, la branche, nue encore,
L’anémone qui veut éclore,
Atome, immensité,
Tout, tout s’est conjuré contre la tyrannie ;
Et l’impérieuse harmonie
Du monde révolté,
Ralliant ce qui vibre et murmure en notre âme,
De son large unisson t’acclame,
Féconde liberté !


V


La liberté, c’est l’air, l’espace, la croissance.
On peut enchaîner sa puissance,
Lasse de son effort ;